Grands discours parlementaires

  • Léon Gambetta (21 juin 1880)

    Léon Gambetta : « Il n'y a qu'une France et qu'une République » (21 juin 1880)

    Léon Gambetta s'exprime en faveur de l'amnistie totale des communards. Il répond au député bonapartiste Paul de Cassagnac hostile à l'amnistie et dénonçant l'élection à Belleville, le 19 juin 1880, du « galérien Trinquet ». Bien qu'ayant soutenu, hostile à la Commune, le candidat battu, lors de cette élection partielle, par Alexis Trinquet, lequel était pourtant inéligible pour avoir appartenu au Conseil général de la Commune de Paris, Gambetta prononce un plaidoyer pour la réconciliation et apparaît comme le chef de file de la coalition républicaine.

        

         

    Messieurs, j'ai cédé à l'impérieux sentiment du devo...

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  • Louis Blanc (10 mars 1871)

    Louis Blanc : « Paris est calme » (10 mars 1871)

    Le siège et l’occupation de Paris par les Prussiens conduit l’Assemblée nationale à siéger, à partir du 12 février 1871, au Grand Théâtre de Bordeaux. Cependant, les préliminaires de paix ont été signés et ratifiés le 1er mars 1871 et les Allemands ont évacué la capitale. Rien ne s’oppose au retour des députés à Paris ; pourtant la majorité monarchiste de l’Assemblée, qui craint le soulèvement révolutionnaire du peuple parisien, envisage de déménager à Fontainebleau ou à Versailles.
    Louis Blanc, député républicain de la Seine, y voit le symbole d’une volonté de retour à la monarchie et s’y oppose dans un discours vigoureux le 10 mars 1871.
    Cependant en raison des évènements insurrectionnels de la Commune de Paris à partir du 18 mars 1871, l’Assemblé...
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  • Victor Hugo (8 mars 1871)

    Victor Hugo (1871) : Contre l'invalidation de Garibaldi (8 mars 1871)

    Héros de la lutte contre Napoléon III -« Napoléon le Petit »- et le Second Empire, Victor Hugo est élu député de la Seine le 19 janvier 1871 et se rend en février à Bordeaux, où va siéger l'Assemblée. Le 1er mars il prononce un discours énergique contre l'acceptation des conditions de paix imposées par la Prusse et vote contre avec cent six autres députés. Le 8 mars, il conteste l'invalidation de Garibaldi, le vieux révolutionnaire italien « venu mettre son épée au service de la France » élu député d'Alger, ce qui lui vaut de violentes interruptions.

               

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  • Léon Gambetta (5 avril 1870)

    Léon Gambetta (1870) : Contre le plébiscite (5 avril 1870)

    Léon Gambetta, qui proclama la République le 4 septembre 1870, est le père fondateur de la IIIe République. Né en 1838, il manifeste très tôt un don d'éloquence. Avocat, opposé au régime impérial, il est remarqué en octobre 1868 dans le procès de Charles Delescluze par sa facilité d'élocution et la puissance de sa voix. Il est élu député de Belleville autour du programme radical qui porte le nom de cet arrondissement de Paris. Assis à gauche du Corps législatif, il prend une part active aux débats parlementaires. Le 7 février 1870, il proteste contre l'arrestation d'Henri Rochefort. Il présente peu après un projet de loi sur l'admission dans les maisons d'aliénés. Le 5 avril, il prononce contre le plébiscite un discours retentissant.
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  • Émile Ollivier (28 avril 1864)

    Émile Ollivier : « Aujourd’hui la loi des coalitions, demain celle des associations » (28 avril 1864)

    Au cours des dix-huit ans de son règne, Napoléon III passe d’un conservatisme politique affirmé à un certain progressisme social ou d’un Empire autoritaire à un Empire plus libéral. La fin de la pénalisation de la grève en 1864 illustre cette évolution. Jusqu’alors, non seulement la grève était interdite mais aussi elle constituait un délit sanctionné pénalement.

    En 1862, les meneurs d'une grève particulièrement dure dans le secteur de la typographie parisienne, qui s’opposaient à un recrutement massif de main-d’œuvre féminine mal payée, avaient été sévèrement condamnés. Napoléon III les gracie puis prend l'initiative d'un projet de loi ouvrant la voie au droit de grève et à sa dépénalisation.

    Le...

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  • Adolphe Thiers (11 janvier 1864)

    Adolphe Thiers : les cinq conditions nécessaires à la liberté (11 janvier 1864)

    Adolphe Thiers, journaliste et historien, est Orléaniste, partisan d’une monarchie constitutionnelle libérale. Il a contribué à la mise en place de la monarchie de Juillet durant laquelle il fut deux fois Président du Conseil.
    Opposé au coup d’État du 2 décembre 1851, il refuse de se rallier à Napoléon III, auquel il demande, le 11 janvier 1864, les « cinq libertés nécessaires » à la prospérité, au bien-être et à la sécurité dans un discours prononcé devant le Corps législatif. La réaction du peuple est immédiate : une foule se presse à son domicile pour le féliciter Le 31 août 1871, il devient le deuxième Président de la République française, et ce jusqu’au 24 mai 1873.

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  • Victor Hugo (21 mai 1850)

    Victor Hugo : Le suffrage universel (21 mai 1850)

    Victor Hugo défend vigoureusement le suffrage universel contre un projet de loi adopté le 31 mai 1850 dont les dispositions notamment imposaient, pour être électeur, de résider trois ans au même endroit. La loi aura pour effet de réduire le nombre des électeurs de près de trois millions.

       

     

    Messieurs, la révolution de février, et, pour ma part, puisqu'elle semble vaincue, puisqu'elle est calomniée, je chercherai toutes les occasions de la glorifier dans ce qu'elle a fait de magnanime et de beau (Très bien ! très bien !), la révolution de février avait eu deux magnifiques pensées. La première, je vous la rappelais l'autre jour, ce fut de monter jusqu'aux sommets de l'ordre politiqu...

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  • Victor Hugo (9 juillet 1849)

    Victor Hugo : « Détruire la misère » (9 juillet 1849)

    Le discours de Victor Hugo appuie la proposition d'Armand de Melun visant à constituer un comité destiné à « préparer les lois relatives à la prévoyance et à l'assistance publique ».

           

                        

    Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire la misère.

    Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse...

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  • Lamartine (6 octobre 1848)

    Lamartine : Élection du Président de la République au suffrage universel (6 octobre 1848)

    Le discours du 6 octobre 1848, intitulé Sur la présidence, est le dernier grand discours de Lamartine à la Chambre. L’Assemblée nationale discutait alors l’amendement Leblond, qui conférait aux représentants du peuple la nomination du président de la République. Lamartine repousse l’amendement et défend l’élection au suffrage universel, après avoir condamné alternativement « le droit de naissance » comme le « droit du hasard », le « droit de primogéniture » comme celui du « premier venu », le « droit de la conquête » comme le « droit de la violence et de la force brutale », le « droit divin » qui n’est que « la sanction, la bénédiction du sacerdoce sur les races royales », le « droit d’hérédité », enfin, dénoncé comme un «...
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  • Victor Hugo (15 septembre 1848)

    Victor Hugo : abolition de la peine de mort (15 septembre 1848)

    Toute sa vie Victor Hugo a été un farouche abolitionniste. Ce combat contre la peine de mort est d'abord mené au moyen de son oeuvre littéraire. Dans deux romans, Le dernier jour d'un condamné (1829) et Claude Gueux (1834), il dépeint la cruauté des exécutions capitales auxquelles il a assisté dans son enfance. S'il avoue que l'écriture l'a libéré d'une culpabilité, il ajoute, dans la préface de 1832 du dernier jour d'un condamné, que « se laver les mains est bien, empêcher le sang de couler serait mieux ».
    Élu pair de France, Victor Hugo tente sans succès de convaincre ses collègues lors du procès de Pierre Lecomte, accusé de tentative d'assassinat sur Louis-Philippe, d'écarter le châtiment suprême. Mais, c'est au cours de la séance de l'As...
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